DE BELLEFONTAINE À LA RUE CHANZY

Le nom de Géraude! évoque, pour les Ménéhildiens de la génération précédente, ie souvenir vague d'une friandise pharmaceutique de fabrication exclusivement locale. Si les glorieuses pastilles dont la mise au point et le lancement industriel ont assuré l'économie et le renom de la ville pour plusieurs décennies,la biographie de celui qui en fut à l'origine est moins connue. Elle mérite pourtant très largement d'être explorée. Comment le fils de modestes habitants d'un hameau de la commune de Futeau, issu de parents sans ressources, est parvenu à fonder et diriger activement un des premiers grands laboratoires pharmaceutiques de son époque, voilà un parcours digne d'être suivi et un exemple que chacun peut aujourd'hui méditer.

UNE ENFANCE DIFFICILE ET FORMATRICE

II est né le 4 Mars 1841 au hameau de BELLEFONTAINE , une "Gorge", un village en bout de route enserré dans la forêt, à partir duquel ne partent plus que les chemins forestiers qui sillonnent le bois.

Dans son guide de l'Argonne, Louis BROUILLON, recensant les sites de la vallée de la Biesme, regroupait Bellefontaine et Courupt. Il écrivait :

"A la sortie de Futeau, se trouve, à gauche le chemin de Bellefontaine. (1 km).Ce hameau, perdu dans, une combe, était jadis peuplé de gentilshommes verriers, si pauvres, dit-on, qu'ils n'avaient pour eux tous qu'une épée. Aussi rappelait-on "La Fatiguée".

A sa naissance,']! est aisé d'imaginer pour Auguste Arthur un village pauvre, des maisons en bois, pour une population d'ouvriers des verreries, échelonnée tout le long de la vallée de la Biesme, depuis Courupt jusqu'à La Harazée, et d'ouvriers du bois, bûcherons, fendeurs et charbonniers, tous plus préoccupés d'abord de leur survie quotidienne que du souci de la promotion de leurs enfants.

Le père de notre futur Pharmacien industriel, Nicolas GÉRAUDEL, était souffleur de verre. On peut penser qu'il a travaillé à la verrerie de Bellefontaine dont on trouve encore la trace ou à celle de Courupt la plus proche,.ou aux Senades, où une centaine de souffleurs produisaient à l'époque une partie conséquente du verre à vitres, des cloches à melon, et des bouteilles pour la consommation du Champagne. Un métier dur et éprouvant.

Sa mère, Françoise DUBATON, native de La grange aux Bois, était sage-femme, exerçant chez les humbles dans les conditions du moment, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, au service des pauvres. On verra plus tard comment la dévotion du fils pour sa mère, le conduira à innover en matière thérapeutique et comment sa découverte fera de lui un homme riche.

Auguste Arthur a eu sous les yeux, durant ses années d'enfance qui. marqueront toute une vie, l'exemple du travail dur et du dévouement. Des exemples concrets, suffisants à eux seuls à motiver et guider une existence.


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