Il resta pourtant jusqu'à12 ans à l'école'locale où son instituteur l'encouragea, obtenant succès et éloges. A l'issue de l'école primaire, ses parents s'imposèrent les plus rudes sacrifices pour lui assurer deux ans de scolarité au collège de Sainte-Menehould, établissement le plus proche. On ne sait s'il y a été pensionnaire. On peut néanmoins être certain que l'itinéraire qui le conduisait de Belleîontaine à Ste-Menehould par le chemin de Haute-Chevauchée et celui des Grands Plains lui donnera pour la vie l'empreinte nostalgique de la forêt. Il y créera son parc au soir de sa vie.

Il a été encouragé au départ par son instituteur, et d'après ETIENNE THIERRY, chausseur, conteur et peintre amateur connu localement, par un certain NIDAR, professeur de chimie et de Sciences au collège Chanzy qui aurait orienté, guidé ensuite, le futur pharmacien vers les études et la promotion intellectuelle.

L'APPRENTI  DEVIENT  PHARMACIEN

A 14 ans ,ne pouvant plus rester en charge de sa famille, il lui fallut songer à gagner sa vie. Il entra à la Pharmacie Labrosse, proche du collège Chanzy, emplacement occupé aujourd'hui par un commerce de chaussures , troquant la blouse du collégien contre celle de l'apprenti. L'officine, dont on va voir comment il y reviendra en propriétaire, aura à sa suite deux titulaires successifs, pour être plus tard transférée Place d' Austerlitz.

Il y resta 4 ans, avec pour seul salaire, sa nourriture et son entretien. Sous l'appelation d 'apprenti de laboratoire, le titre de l'échelle inférieure de la profession ne comportait aucune obligation de formation technique. Pour lui, le fonds de la boutique, la laverie des bouteilles, les réserves de produits galéniques et de plantes, avec une option préférentielle pour les manutentions, le déballage des commandes, le nettoyage du magasin avant l'arrivée des clients.

La formation technique pure se limitait au conditionnement des plantes et à l'étiquetage des paquets, accessoirement au conditionnement pour la vente des solutés antiseptiques. La seule culture professionnelle pouvait être acquise par l'observation à distance respectueuse du préparateur ou du pharmacien, si les circonstances le permettaient.

La consultation de la modeste documentation en dotation à l'officine, limitée au Codex et à un formulaire de thérapeutique, ne s'effectuait qu'en dehors des heures de fonctionnement de la pharmacie. Si on ajoute à ces conditions difficiles, un maintien en atmosphère sombre et confinée six jours sur sept, avec heureusement quelques courses en ville pour une bouffée d'air frais, on peut se faire une idée de ce que pouvait être les tribulations d'un apprenti en pharmacie de 14 ans, avec un espoir limité de promotion professionnelle.

A 18 ans il entra à Metz, dans un Etablissement de "Droguerie", magasin grossiste en produits pharmaceutiques, puis au bout de quelques mois, dans une des plus grosses pharmacies de la ville. Nullement découragé, il comprit qu'il ne pourrait s'élever qu'au prix d'un très gros travail personnel.

L'exercice de la pharmacie distinguait alors les pharmaciens en 2 classes. Pour être pharmacien de 1 °classe, il fallait au départ être bachelier. La 2° classe exigeait des équivalences, dont un examen de grammaire. Les études duraient 6 ans, dont 3 ans de stage en officine pour l'un et l'autre des diplômes. Le stage et les années d'études


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