étaient sanctionnés par des examens comportant des épreuves pratiques, écrites et orales, tout au long des années de scolarité.

Malgré son handicap initial, Géraudel allait remonter un à un tous les échelons culturels et techniques pour atteindre le niveau supérieur de la profession, et ce, tout en assurant sa subsistance sans l'aide de personne.

Le soir, la pharmacie fermée, il rattrapait le temps perdu et "bûchait" les auteurs classiques, guidé par un inspecteur primaire en retraite auquel il versait une modeste rétribution. Première victoire en 1862 : son succès à l'examen de grammaire au lycée de Metz lui ouvrait l'accès au titre de pharmacien de 2°classe.

En 1863, attiré par la capitale, il entrait à l'officine du savant DUROY, lauréat de l'Institut, comme premier élève, officine ou il demeura 1 an. En 1864, sur la voie des concours, il se présentait au Concours d'internat des Hôpitaux de Paris et en décrochait le titre envié. Il exerça à l'hôpital de la Salpétrière et à l'hôpital Saint-Antoine.

En 1865, une distinction particulièrement brillante venait encore étoffer son palmarès. Victor DURUY, Ministre de l'instruction publique de 1863 à 1869, lui accordait un exceptionnel témoignage de satisfaction, le défrayant de toute dépense universitaire pour l'accès au titre de Pharmacien de 1 "classe.

Cette distinction faisait suite à sa conduite exemplaire lors-de l'épidémie de choléra ayant sévi à Paris en 1865. Le fléau avait pris une telle extension que le Médecin en chef,BOUCHER DE LA VILLE -JOSSY, et l'interne en pharmacie du service, GÉRAUDEL, restèrent seuls pour assurer les soins aux lits des malades.

Boucher reçut la croix de la Légion d'honneur et Géraudel la lettre suivante :

PARIS, le 15 JANVIER 1866 Monsieur,

"J'ai l'honneur de vous faire connaître que, par arrêté en date du 1''Janvier courant, pris conformément à la décision impériale du 5 Décembre 1865, je vous ai accordé, à raison des services que vous avez rendus pendant l'épidémie cholérique de 1865, la gratuité des droits (inscription,examens, thèse,certificats d'aptitude et diplômes) qui vous restent à acquitter au profit du Trésor, à partir du 1°Janvier pour l'achèvement de-vos études.

Je suis heureux de pouvoir vous donner ce témoignage de la reconnaissance publique pour le zèle et le dévouement dont vous avez fait preuve, et je vous félicite sincèrement d'avoir si noblement compris les devoirs et l'abnégation que comporte l'honorable profession à laquelle vous aspirez.

Recevez, Monsieur,l'assurance de ma considération distinguée,

Le ministre de l'Instruction publique, "V.  DURUY"

La perspicacité du Ministre lui avait indiqué la récompense la plus appropriée au besoin réel de Géraudel dans la perspective de sa promotion professionnelle, tout en l'assortissant d'un commentaire que plus d'un pharmacien pourrait lui envier.

11 lui manquait encore le titre de bachelier pour accéder à celui de pharmacien de 1° classe. Malgré les exigences de son service à l'hôpital,il mena de front ses études classiques et pharmaceutiques. L'année 1868 le voyait Bachelier és-sciences le 14 Mai et Pharmacien de 1°classe dans la.foulée. Un superbe doublé dans un cursus universitaire.


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