GERAUDEL THÉSARD

Pour devenir Pharmacien de 1°classe , il lui manquait l'épreuve de la" soutenance " de thèse. Ce fut chose faite le 13 août 1869 devant l'École supérieure de Pharmacie de Paris. Son mémoire avait pour titre : "De l'Opium".

Dans son jury de thèse, se retrouvaient des personnalités scientifiques et pharmaceutiques de l'époque, dont le chimiste BERTHELOT.et PLANCHON, un des grands noms de la Matière médicale.

Les dédicaces, qui sont toujours le reflet de l'affectivité du Thésard, constituent la liste prioritaire de ceux auxquels on désire manifester publiquement sa reconnaissance. Géraudel y donnait une belle place à ses parents, son père, sa mère, son frère et sa soeur. Celle consacrée à son premier employeur, Monsieur LABROSSE, dépassait largement la formule de politesse et rappelait les années fécondes de l'apprentissage.

"C'est à vous que j'ai voulu dédier cette thèse. Vous avez été le premier guide de ma jeunesse , dans la carrière que j'ai à parcourir. Quand j'ai eu à m'éloigner de vous, vos bienfaits m'ont constamment suivi; et vous méritez , à tous les titres , d'être le conseil et l'exemple de ma vie. Il m'est doux de vous rendre publiquement ce témoignage de mon respect profond, de mon affectueuse reconnaissance. "

On pouvait imaginer l'émotion ressentie par les lecteurs découvrant leur dédicace, dans I' officine de la Rue Chanzy ou dans leur chaumière de Bellefontaine.

La matière scientifique commençait par le rappel de l'emploi galénique

de l'opium et sa présence au Codex : l'opium titré, la teinture d'extrait d'opium,

le sirop d'opium, les Laudanums.

"L'opium est ,sans contredit, le plus précieux des médicaments."

"Il présente les études les plus curieuses , sous le rapport de son

antiquité, de son origine, des travaux dont il est l'objet, de l'usage et de l'abus

qu'on en peut faire."

La première partie de la thèse était consacrée à l'historique du produit, connu de la plus lointaine Antiquité. Le Népentès d'Homère, suc du pavot, était déjà mis en oeuvre par les Egyptiens. En font mention et usage successivement : Homère, Dioscoride, Galien, les médecins arabes, Paracelse, puis toute une série de thérapeutes connus dont Nicolas LÉMERY.



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