Pressentant avec un beau don de divination le fléau social de la DROGUE, les dernières phrases de son texte méritent d'être citées intégralement :

" // serait injuste de condamner aucun des dons de la nature, sous prétexte qu'on peut en abuser. L'homme doit se servir pour le bien et non pour le mal des ressources que la terre lui prodigue si libéralement. "

Sa conclusion , toute tricolore, se teintait d'une belle note patriotique : " Quant à nous, pour ne pas sortir du sujet qui nous occupe, et confiant dans la sagesse de La France, nous aimons à exprimer le voeu que la plante, sur la culture et le produit de laquelle nous avons essayé de dire quelque chose , se répande et se naturalise de plus en plus, sous le ciel de notre beau pays. "

Chez le thésard et sous sa plume, on pouvait discerner tout ce qui annonçait la stature du personnage, la recherche de la connaissance, la précision dans la pensée, et une exceptionnelle prémonition d'un futur fléau national.

Le pharmacien qui sortait ce jour de la salle des thèses, était armé pour un beau parcours professionnel.

Malgré les encouragements et les promesses d'appui de ses chefs de service qui lui conseillaient de rester à Paris.se voyant sans fortune personnelle, il préféra garder son indépendance. Il revint dans son Argonne natale. En 1869,il avait 48 ans.



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