obtenue est ensuite découpée à l'emporte pièce à la forme des pastilles. On laisse sécher et on porte à l'étuve pour terminer la dessiccation.
La forme des emporte-pièces s'est modifiée au fur et à mesure des progrès de la technologie et a été perfectionnée par les industriels pour le meilleur rendement possible.
On en dénombre encore 105 formules différentes au répertoire pharmaceutique Dorvault de 1928.
Dans l'ouvrage cité, on en trouve qui renferment des principes actifs comme du Sulfate de quinine, du Kermès, de l'Émétine, de l'Opium. D'autres renferment des éléments végétaux, de la Guimauve, de l'Ipéca, du Coquelicot.
Quelques unes en bonne place à l'époque, sont aujourd'hui du domaine parfaitement anecdotique et relèvent du folklore thérapeutique : les pastilles du Sérail, les pastilles dites de Ministre ou encore celles d'yeux d'écrevisses (!).
Elles appartenaient, pour certaines, à la confiserie pharmaceutique, telles les prestigieuses Boules de gomme colorées dans les bocaux de l'officine, qui ont été, en leur temps, le charme de la visite au pharmacien et la récompense à la très jeune clientèle.
La mère de Géraudel souffrait de catarrhe bronchique compliqué d'asthme. Dans le but de la soulager, l'attention de son fils se tourna tout naturellement vers la recherche des produits susceptibles d'apporter une innovation thérapeutique dans le domaine des traitements bronchopulmonaires.
Le goudron de Norvège retint son attention. Cette substance était recueillie dans les produits de distillation du bois, plus particulièrement dans celle du pin. Le produit a la consistance d'une térébenthine, avec un aspect grenu. Il est noir, d'une odeur forte et tenace, d'une saveur acre. Sa composition est très complexe. On y trouve de l'acide acétique, de la résine non altérée, et plusieurs produits dits " pyrogènés" au rang desquels une huile brune, renfermant des solvants très variés, parmi lesquels on dénombre du phénol, du toluol, du crésylol, du xylol, du benzol, de la créosote, de la naphtaline, de l'anthracène.
Son agitation avec de l'eau lui fait heureusement perdre une grande variété de ses composants tout en la colorant en jaune. L'addition de magnésie le solidifie, de même que celle de chaux.
Entre autres propriétés, son utilisation dans les affections pulmonaires était connue à l'époque. Le Codex 1937 mentionnait encore, pour l'usage interne, notamment contre l'infection urinaire, une eau , un sirop, et, pour l'usage externe, une pommade.
Géraudel s'attaquait d'abord au problème de la purification du produit en le débarrassant des substances irritantes ou nauséabondes auxquelles i! était mélangé lors de la distillation.
On ne connaît pas le tour de main utilisé. On peut penser qu'il a employé un "lavage" à l'eau. Le procédé de purification utilisé par la pharmacopée de 1937 utilisait, lui, un chauffage doux au bain-marié, suivi d'une filtration au travers d'une toile.
Le chercheur a vraisemblablement combiné les deux.
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